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"Rara" : un film contre l’intolérance au Chili

mercredi 21 juin 2017, par Eduardo Olivares Palma

Inspiré du cas d’une juge chilienne qui a perdu la garde de ses filles à cause de son homosexualité, "Rara", le premier long métrage de Pepa San Martin, sort ce mercredi en France. Il a été primé à la Berlinale 2016.

Depuis le divorce de leurs parents, Sara, 12 ans, et sa petite sœur Cata vivent avec leur mère et la compagne de celle-ci. Leur quotidien, fait de tendresse et de complicité, ressemble à celui d’autres familles. Jusqu’au jour où leur père tente d’obtenir leur garde...

Avec cette histoire, Pepa San Martin, cinéaste passionnée et engagée ,a voulu faire ce qu’elle appelle "un film familial". De passage en France, elle nous avait confié son espoir de voir le film autorisé pour tout public. Entre autres choses parce que, pour elle, il n’y a guère que les jeunes génération qui soient vraiment à même de voir les choses sans les préjugés et les stéréotypes - notamment sexuels -bien enracinés dans la vieille et très conservatrice culture chilienne. Peine perdue, la "censure" chilienne ne l’a autorisé qu’à partir de 14 ans.

Ce qui n’a pas empêché Rara [1] de recevoir un accueil très favorable d’un public qui, parfois à reculons, cherche à rendre réelles tout le promesses encore non tenues de faire reculer les inégalités de droits qui continuent de marquer la société chilienne.

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Une démarche pédagogique

Réussira Pepa San Martin à faire que son film devienne, en France, l’outil pédagogique dont elle rêvait au Chili ?

C’est en tout cas la volonté des distributeurs du film qui ont préparé un dossier pédagogique car, de leur avis, "ce film peut être travaillé avec des élèves de collège, comme une œuvre à part entière, si vous participez par exemple à une classe à Projet Cinéma audiovisuel ou en Histoire des arts".

 Écouter notre entretien avec la réalisatrice de "Rara" (en espagnol)


[1Rara (raro, au masculin), que l’on peut traduire par "bizarre", est l’une des expressions les plus fréquentes de ces Chiliens, hélas encore trop nombreux, qui trouvent "raro" tout ce qui sort ne serait ce qu’un peu de la "norme".