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Boliviens pauvres dans une Bolivie plus riche, par Paulo A. Paranagua

Evo Morales ne rate pas une occasion de vanter la bonne santé macro-économique du pays. Mais le nombre de pauvres a augmenté en 2007.

Publié le 02 octobre 2008 à 14h09, modifié le 02 octobre 2008 à 14h09 Temps de Lecture 2 min.

La Bolivie connaît une croissance de 6,5 % du produit intérieur brut (PIB), due à la hausse des revenus des hydrocarbures et à l'envol des prix des minerais, ses principales exportations. La renégociation des contrats avec les compagnies pétrolières étrangères s'est traduite par une hausse des recettes de l'Etat. Le prix du gaz vendu à l'Argentine, second client après le Brésil, a été revalorisé, même si les Boliviens fournissent aux Argentins à peine un tiers du volume prévu.

Le président Evo Morales ne rate pas une occasion de vanter la bonne tenue macro-économique du pays, la diminution de l'endettement et la montée des réserves de devises. Cependant, l'investissement public repose essentiellement sur les ressources municipales et le gouvernement a perdu le contrôle de l'inflation, qui atteint un taux annuel de 17,3 %. L'augmentation des prix des denrées alimentaires se chiffre à 31,6 %, touchant les foyers les plus démunis.

Après trois ans de réduction de la pauvreté, conforme à la tendance des pays de la région, la courbe s'est inversée, d'après les données publiées par l'Institut national de statistiques (INE). En 2007, 100 000 Boliviens ont rejoint les 6 millions de compatriotes qui ont le plus grand mal à joindre les deux bouts.

Cette nouvelle contredit l'objectif affiché par M. Morales : "Je veux en finir avec la pauvreté en Bolivie", ne cesse-t-il de répéter. Avec le bon "Juancito Pinto", une aide de 200 bolivianos (20 euros) destinée aux écoliers, et la "rente Dignité", une aide aux personnes âgées de 2 400 bolivianos par an (240 euros), l'Etat touche toutes les familles, précise-t-il. Ce n'est pas tout à fait exact, puisque beaucoup de foyers ne sont ni dans un cas de figure ni dans l'autre.

"La population rurale et péri-urbaine se sent frustrée et insatisfaite, à juste titre, lorsqu'elle compare ses difficultés à la qualité de vie de leurs proches émigrés à Buenos Aires, Sao Paulo ou Madrid", souligne Eduardo Paz, président de la Chambre de l'industrie et du commerce de Santa Cruz (Cainco). La Bolivie n'est pas parvenue à passer d'une économie rentière, basée sur l'exportation de ressources naturelles à faible valeur ajoutée, à une économie productive. Le gouvernement n'arrive pas à mettre en oeuvre des programmes sociaux conséquents, ni à relancer la production manufacturière. "La Bolivie est dépourvue d'orientation économique claire", renchérit le chef d'entreprise Samuel Doria Medina, ancien candidat centriste à la présidence.

Selon les principaux alliés du gouvernement, à la tête de la municipalité de La Paz, le plan national de développement n'a pas trouvé de "traduction pratique", la création d'emplois fait défaut, les "improvisations" et les "incohérences" de la gestion publique désarçonnent les investisseurs. En outre, le refroidissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis va entraîner la levée des préférences commerciales dont bénéficient les industries de La Paz. Enfin, la crise financière provoquera sans doute une chute des fonds envoyés par les émigrés à leurs familles.

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