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L'Amérique latine espère un rétablissement du dialogue avec Cuba et le Venezuela

Le président bolivien Evo Morales n'est pas le seul à avoir comparé l'élection de Barack Obama à celle de figures représentatives des minorités ou des secteurs émergents d'Amérique latine.

Par Paulo A. Paranagua et Joëlle Stolz (à Mexico)

Publié le 06 novembre 2008 à 13h43, modifié le 06 novembre 2008 à 13h43

Temps de Lecture 2 min.

"Je ne sais pas ce qui se passe dans le monde : en Bolivie, un Indien est président. Et maintenant, aux Etats-Unis, un Noir" a été élu, s'est exclamé, mercredi 5 novembre, Evo Morales. Le président bolivien n'est pas le seul à avoir comparé l'élection de Barack Obama à celle de figures représentatives des minorités ou des secteurs émergents d'Amérique latine. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ancien ouvrier tourneur, a osé le même parallèle, comme si la vague de renouvellement qui a porté la gauche au pouvoir dans plusieurs pays latino-américains était arrivée aux Etats-Unis.

"Obama a un discours de centre-gauche et cela aura des effets indirects en Amérique latine, en légitimant les idées de la gauche, au détriment de la droite conservatrice", estime l'historien mexicain Lorenzo Meyer. "Obama sera reçu comme le pape quand il viendra en Amérique latine, au Brésil comme au Mexique", renchérit Jorge Castaneda, ancien ministre mexicain des affaires étrangères.

Un sondage réalisé dans 18 pays d'Amérique latine, à la veille du scrutin du 4 novembre, nuance cet enthousiasme. Les Latino-Américains étaient trois fois plus nombreux à préférer Barack Obama plutôt que John McCain, mais ils étaient une minorité à avoir une opinion sur le sujet. "L'identification massive des plus démunis" avec le candidat démocrate n'est pas avérée, souligne Latinobarometro, en commentaire. Une majorité des personnes consultées ignorait tout des élections américaines et les deux tiers pensaient que le résultat était indifférent. Signe d'une distance qui s'est creusée entre les Etats-Unis et le sous-continent.

Les dirigeants latino-américains, qui se sont accommodés du désengagement de Washington à l'égard de la région, expriment des attentes modestes. "Nous espérons que le président élu abandonnera l'unilatéralisme de l'administration Bush et nous permettra de donner un nouvel élan au multilatéralisme", confie le conseiller diplomatique du président Lula, Marco Aurelio Garcia, après avoir participé au forum Europe-Amérique latine de Biarritz.

"FENÊTRE D'OPPORTUNITÉ"

Le Brésil mise sur une détente entre les Etats-Unis, le Venezuela et Cuba. Le président Lula a été un des premiers, avec ses homologues vénézuélien et bolivien, à demander, dès le mercredi 5 novembre, la levée de l'embargo américain contre Cuba.

Lors de la campagne électorale, Barack Obama s'était déclaré disposé au dialogue avec le successeur de Fidel Castro, son frère Raul, ainsi qu'avec le président du Venezuela, Hugo Chavez. "Je veux voir le Nègre", avait lancé le Vénézuélien, leader de la gauche radicale latino-américaine, avant le scrutin. "Je voudrais parler avec lui de la misère dans le monde, alors que les Américains investissent autant d'argent dans des bombes atomiques, des avions invisibles et des conspirations contre les peuples et les gouvernements", a-t-il ajouté après l'élection.

"Nous avons maintenant une fenêtre d'opportunité dont il faut profiter" pour se faire entendre à Washington, précise Jorge Castaneda. A son avis, la priorité est d'obtenir la suspension des mesures draconiennes prises par les autorités américaines contre les immigrants illégaux, puis de convaincre M. Obama de faire adopter par le Congrès une réforme radicale sur l'immigration.

La majorité démocrate y continuera sans doute à traîner les pieds pour ratifier le traité de libre commerce signé avec la Colombie, accusée de violations des droits de l'homme.

L'assouplissement de l'embargo contre Cuba, envisagé pendant la campagne électorale, pourrait paradoxalement embarrasser La Havane. En effet, selon l'opposant social-démocrate cubain Manuel Cuesta Morua, il "lèverait les prétextes utilisés depuis cinquante ans par le gouvernement" pour justifier la restriction des libertés à Cuba.

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