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Petite entreprise familiale autour d'un couple

On peine à croire que l'actrice Martina Gusman, aussi productrice du film de Pablo Trapero, n'en est qu'au deuxième rôle de sa carrière au cinéma.

Par Isabelle Regnier

Publié le 02 décembre 2008 à 15h47, modifié le 02 décembre 2008 à 15h47

Temps de Lecture 2 min.

Après l'avoir vue crever l'écran, avec une fougue impressionnante, dans Leonera, on peine à croire que l'actrice Martina Gusman, aussi productrice du film de Pablo Trapero, n'en est qu'au deuxième rôle de sa carrière au cinéma.

Cette Argentine de 30 ans, qui a grandi dans le théâtre que dirigeait son père, et qui est montée sur les planches pour la première fois à l'âge de 7 ans, a certes une solide formation. Mais à 18 ans, elle a voulu devenir productrice : "Ma mère était costumière au cinéma. Grâce à elle, j'ai un peu vu ce qui se passait derrière. Le métier de productrice est très concret. Il est complémentaire de mon travail d'actrice. Je ne pourrais pas rester toute la journée devant mon téléphone à attendre qu'il sonne."

Martina Gusman a fait ses armes dans la publicité. En 2001, elle a rencontré Pablo Trapero, aujourd'hui son compagnon, et a créé avec lui Matanza Cine, une société avec laquelle le couple produit quatorze films, quatre de Trapero et les dix autres de réalisateurs sud-américains. Ils en parlent comme d'une petite entreprise familiale chaleureuse, au sein de laquelle réalisateurs et techniciens travaillent en harmonie. "Notre travail consiste en ce que le réalisateur se sente à l'aise", explique Pablo Trapero.

GRANDE FIDÉLITÉ

L'Argentin cultive par ailleurs une grande fidélité. La plupart de ses films réunissent la même équipe : chef opérateur, ingénieur du son, monteur et costumière - la mère de Martina Gusman. Ils se retrouvent parfois devant la caméra s'il manque un acteur, ou à occuper un autre poste en plus du leur.

"C'est un groupe de gens avec qui je peux parler de beaucoup de choses, poursuit le cinéaste, depuis les prémices, quand je leur fais passer des films, des photos, des notes, ou des livres, jusqu'aux dernières étapes de sa fabrication. Nous sommes quelques-uns à être très amis, et nos enfants le sont devenus aussi. Affectif et travail sont très liés."

Cette atmosphère trouve des échos dans les films de Trapero, puisque Leonera est le troisième film qu'il réalise sur les liens familiaux, après Nacido y Criado (2007), qui portait sur un père, et Voyage en famille (2004). Le point de départ de Leonera était la maternité. Le contexte de la prison n'est venu qu'après, un peu par hasard, quand Trapero a découvert que des enfants vivaient en prison avec leurs mères en Argentine. "Cette réalité m'a beaucoup troublé, dit-il. J'ai fait des recherches sur le sujet pendant un an. Pour restituer l'atmosphère de ces quartiers de prison, on a donné des caméras à des femmes détenues pour qu'elles puissent elles-mêmes filmer. Un moyen d'en savoir plus sur leur intimité, et d'avoir leur point de vue. A la même époque, j'ai fait un documentaire sur les prisons dans le cadre d'une série qui s'appelait "Frontière"."

Trapero avait aussi le désir de faire un film dont sa compagne, qu'il avait convaincue de jouer dans Nacido y Criado, serait l'actrice principale. La sélection du film en compétition à Cannes cette année a offert à Martina Gusman, qui a travaillé des années dans l'ombre du père de ses enfants, une visibilité qui commence à porter ses fruits. Des propositions lui arrivent aujourd'hui d'Espagne et des Etats-Unis. "A moi de voir si les personnages sont suffisamment intenses, dit-elle. J'ai trop de travail pour accepter un rôle qui ne soit pas intéressant." La petite entreprise familiale reste la priorité.

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